La Syrie dénonce les frappes israéliennes sur Homs et Lattaquié

Plusieurs sites militaires dans les gouvernorats de Homs et Lattaquié visés par l’aviation israélienne, le 9 septembre 2025

Damas appelle la communauté internationale à condamner une « violation flagrante » de sa souveraineté

La Syrie a condamné mardi une série de frappes aériennes israéliennes qui ont visé, à l’aube, plusieurs sites militaires dans les provinces de Homs et de Lattaquié. Ces attaques s’inscrivent, selon le ministère syrien des Affaires étrangères, dans une « escalade agressive » menée par Israël contre son territoire.

Dans un communiqué relayé par l’agence officielle SANA, Damas a dénoncé une « violation flagrante de la souveraineté syrienne » et une « menace directe pour la sécurité nationale et la stabilité régionale ». Le gouvernement a exhorté la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies, à adopter une « position claire et ferme » pour faire cesser ce qu’il considère comme une atteinte répétée au droit international et à la Charte des Nations unies.

Des sites militaires visés

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, les frappes ont touché une base aérienne à Homs et une caserne militaire dans la région côtière de Lattaquié. Des explosions d’une grande intensité ont été entendues par les habitants, certains témoignant de la présence d’ambulances sur les lieux. Aucun bilan officiel n’a pour l’instant été communiqué.

Une intensification des raids israéliens

Depuis la chute du président Bachar al-Assad en décembre 2024, Israël a multiplié les opérations contre des infrastructures militaires syriennes. D’après l’OSDH, près d’une centaine d’attaques ont déjà été recensées depuis le début de l’année, dont 86 frappes aériennes, ayant détruit 135 sites et causé la mort de 61 personnes. Entre le 8 et le 31 décembre 2024, plus de 500 frappes avaient déjà été menées à travers le pays.

Contexte régional explosif

Fin août, une frappe de drone israélienne avait déjà tué six soldats syriens à Damas, au lendemain d’une incursion terrestre de l’armée israélienne en territoire syrien. Ces opérations militaires se doublent d’une dimension politique : le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu défend une vision d’un « Grand Israël », soutenue par certains courants ultranationalistes, incluant des portions de territoires syriens, libanais, égyptiens et jordaniens.

Les tensions internes en Syrie nourrissent par ailleurs l’instabilité. À Soueïda, dans le sud du pays, les affrontements meurtriers entre factions druzes et tribus bédouines, mi-juillet, avaient entraîné une intervention des forces gouvernementales, immédiatement suivie de frappes israéliennes contre Damas au nom de la « protection des druzes ».

Des discussions entre responsables syriens et israéliens, organisées à Paris sous médiation américaine, avaient brièvement laissé entrevoir une désescalade. Mais la poursuite des frappes israéliennes compromet, pour l’heure, toute perspective de règlement durable.

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