Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou visite le Mont Hermon, en Syrie, le 17 décembre 2024, occupé illégalement par les forces israéliennes depuis la chute de Bachat al-Assad (image Ma’yan Toaf / GPO)

Israël propose un nouvel accord de sécurité à la Syrie sous médiation américaine

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou visite le Mont Hermon, en Syrie, le 17 décembre 2024, occupé illégalement par les forces israéliennes depuis la chute de Bachat al-Assad (image Ma’yan Toaf / GPO)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou visite le Mont Hermon, en Syrie, le 17 décembre 2024, occupé illégalement par les forces israéliennes depuis la chute de Bachat al-Assad (image Ma’yan Toaf / GPO)

Selon des révélations du site américain Axios, Israël a transmis il y a plusieurs semaines à Damas une proposition détaillée visant à établir un nouvel accord de sécurité. Le plan, inspiré du traité de Camp David avec l’Égypte, prévoit la création d’une vaste zone démilitarisée s’étendant du sud-ouest de la capitale syrienne jusqu’à la frontière israélienne, assortie d’une zone d’exclusion aérienne.

Si la Syrie n’a pas encore officiellement répondu, elle préparerait une contre-proposition. Un nouveau round de discussions est prévu ce mercredi à Londres entre le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chibani, et son homologue israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, sous la médiation de l’envoyé américain Thomas Barrack. Il s’agira de la troisième rencontre trilatérale depuis le début de ce processus diplomatique.

Retrait militaire progressif dans le sud syrien

En parallèle aux tractations, Damas aurait commencé, depuis deux mois, à retirer ses armes lourdes du sud du pays, selon des sources militaires et diplomatiques citées par l’AFP. Ce désengagement, qui ferait suite aux affrontements dans le gouvernorat de Soueïda, concernerait une bande allant jusqu’à une dizaine de kilomètres au sud de Damas.

Les contours de la proposition israélienne

Le projet israélien établirait trois zones de sécurité dans le sud-ouest de la Syrie, avec des restrictions graduelles sur le déploiement militaire. Parmi les principales clauses figurent :

  • l’extension de la zone tampon du côté syrien, portée à deux kilomètres ;
  • l’interdiction d’armes lourdes et de troupes régulières dans la zone la plus proche de la frontière, la présence étant limitée aux forces de police ;
  • la création d’une zone d’exclusion aérienne couvrant tout le secteur, empêchant les avions syriens d’y survoler.

Des sources proches du dossier estiment que le principe central de cette proposition est de garantir à Israël un « corridor aérien » lui permettant de maintenir sa capacité d’action contre l’Iran via le territoire syrien.

Réserves de Damas et perspectives diplomatiques

Le gouvernement syrien a opposé mercredi un premier refus, affirmant à Al Jazeera qu’aucune négociation de sécurité n’était envisageable sans un retour aux positions militaires d’avant le 8 décembre 2024, date de la chute de Bachar al-Assad. Damas rappelle que tout accord doit se fonder sur l’accord de désengagement de 1974, garant de la souveraineté syrienne.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou souhaiterait profiter de l’Assemblée générale des Nations unies pour rencontrer Ahmad al-Charaa. Un projet jugé peu probable par des responsables israéliens, mais que le chef de l’État syrien n’a pas totalement écarté lors d’une récente interview pour la chaîne syrienne al-Ikhbariyah.

La présence d’al-Charaa à New York, annoncée par l’agence officielle SANA, marque déjà un tournant symbolique : c’est la première fois depuis 1967 qu’un président syrien participe à une Assemblée générale de l’ONU.

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