
Ahmed al-Charaa a rencontré vendredi 12 septembre à Damas l’amiral Brad Cooper, chef du Commandement central américain, ainsi que l’envoyé américain en Syrie, Thomas Barrack. Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération politique et sécuritaire et sur les efforts communs de stabilisation en Syrie et dans la région.
Le président syrien de transition Ahmed al-Charaa a reçu, vendredi 12 septembre à Damas, l’amiral Brad Cooper, chef du Commandement central américain (CENTCOM), accompagné de l’envoyé spécial de Washington pour la Syrie, Thomas Barrack. Cette rencontre marque un tournant diplomatique, puisqu’il s’agit de la première visite officielle d’un commandant du CENTCOM dans la capitale syrienne. Jusqu’ici, les hauts responsables militaires américains limitaient leurs déplacements aux zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord-est du pays.
Selon la présidence syrienne, les discussions ont porté sur l’avenir de la coopération politique et militaire entre Damas et Washington, avec pour objectif affiché de « servir les intérêts communs et renforcer les fondements de la sécurité et de la stabilité en Syrie comme dans l’ensemble de la région ». Le communiqué a souligné une « atmosphère positive » et la volonté des deux parties d’élargir les canaux de dialogue à plusieurs niveaux.

Dans un message publié sur X, le CENTCOM a précisé que l’amiral Cooper et l’émissaire Barrack avaient exprimé leur gratitude à l’égard d’al-Charaa pour son engagement dans la lutte contre l’organisation État islamique (EI). Selon eux, l’affaiblissement durable de l’EI sur le territoire syrien contribue à réduire le risque d’attaques terroristes sur le sol américain. Les deux responsables ont également salué l’appui de Damas aux opérations de récupération de citoyens américains encore présents en Syrie. Washington a, de son côté, réaffirmé sa détermination à poursuivre les efforts en faveur d’une restructuration sécuritaire, incluant les négociations sur l’intégration progressive des factions armées syriennes dans l’armée nationale.
Une séquence diplomatique avant l’ONU
Cette rencontre intervient à quelques jours du déplacement attendu d’Ahmed al-Charaa aux États-Unis, où il participera à la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue du 23 au 27 septembre à New York. L’événement pourrait offrir une nouvelle tribune aux responsables syriens pour présenter leur vision de la transition politique et sécuritaire du pays, près d’un an après la chute du régime de Bachar al-Assad.
Continuité avec le dossier kurde
La visite de l’amiral Cooper à Damas fait suite à une tournée dans le nord-est de la Syrie, où il avait rencontré, le 4 septembre, Mazloum Abdi, commandant général des FDS. D’après l’agence kurde Hawar, affiliée aux FDS, les échanges avaient porté sur la lutte antiterroriste, la gestion des camps et prisons de l’EI, mais aussi sur les relations avec Damas. Abdi avait alors réaffirmé son attachement à l’accord du 10 mars conclu avec al-Charaa, qui prévoit l’intégration progressive des institutions civiles et militaires kurdes dans les structures de l’État syrien, sous réserve de mesures de confiance de la part des autorités centrales.