La sécurité de Soueïda transférée aux responsables druzes après les frappes israéliennes et un fragile cessez-le-feu

Les forces de sécurité avaient été déployées dans la ville de Soueïda avant le cessez-le-feu du mercredi 16 juillet (Photo Bakr al-Kasem / AFP)

Le président intérimaire syrien, Ahmed al-Charaa, a confié aux autorités religieuses et groupes druzes locaux la gestion de la sécurité dans la province de Soueïda, à la suite du retrait des troupes gouvernementales et des forces de sécurité intérieure.

Le président syrien Ahmed Al-Charaa a officiellement transféré, jeudi 17 juillet, la responsabilité du maintien de l’ordre dans la ville de Soueïda à des factions locales et aux autorités religieuses de la communauté druze. Cette mesure intervient alors que la région connaît des affrontements intercommunautaires et des frappes israéliennes répétées depuis plusieurs jours.

Lors d’une intervention télévisée, le président intérimaire syrien a défendu sa décision par la volonté d’éviter « un conflit direct et dévastateur avec Israël », soulignant les risques élevés pour la population druze locale et la stabilité géopolitique régionale. Ahmed al-Charaa a expliqué clairement que l’alternative aurait été une guerre ouverte, potentiellement destructrice, en raison de la proximité géographique avec Israël.

Le retrait graduel des forces gouvernementales de Soueïda avait débuté mercredi soir, immédiatement après l’instauration d’un cessez-le-feu fragile. Depuis dimanche dernier, la province était déchirée par des violences intercommunautaires particulièrement graves, provoquées initialement par l’enlèvement d’un commerçant druze par des tribus bédouines sunnites.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les combats qui ont suivi ont fait au moins 350 victimes, incluant 79 combattants druzes, 18 combattants bédouins et 55 civils druzes. Parmi ces derniers, l’ONG dénonce la mort de 27 civils qui auraient été victimes d’exécutions sommaires perpétrées par des membres des forces syriennes de sécurité. Le président syrien a promis que les responsables de ces exactions seraient jugés avec fermeté.

Parallèlement, Israël a intensifié ses frappes militaires, déclarant vouloir protéger la communauté druze en Syrie, tout en réaffirmant son opposition catégorique à toute présence militaire syrienne près de ses frontières méridionales. Mercredi, des cibles stratégiques à Damas, notamment des infrastructures proches du palais présidentiel et de l’aéroport militaire de Mazzeh, ont été frappées, provoquant la mort de trois personnes et blessant trente-quatre autres selon le bilan officiel du ministère syrien de la Santé. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a prévenu que ces frappes « douloureuses » pourraient se multiplier dans les jours à venir.

Ahmed Al-Charaa a vivement critiqué ces opérations israéliennes, qu’il accuse d’aggraver la situation. Il a néanmoins salué les efforts diplomatiques entrepris par les États-Unis, la Turquie et plusieurs États arabes pour apaiser les tensions. Mercredi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio avait annoncé avoir obtenu un accord préliminaire visant à résoudre cette crise qu’il qualifie de « profondément inquiétante », sans pour autant préciser le contenu exact de ces mesures diplomatiques.

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