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Jabhat Al-Nosra et les services de renseignements turcs : une même armée

Le Président syrien Bachar Al-Assad continue de s’en prendre au Qatar, la Turquie et à l’Arabie saoudite en raison de leur soutien apporté aux groupes armés qui opèrent dans son pays. Al-Assad a réitéré les accusations à l’encontre de l’idéologie wahhabite, selon laquelle elle est « le fondement de tout terrorisme dans le monde », mettant en garde contre de nouvelles attaques en Europe.

Le Président syrien considère naturel que le principal facteur ayant permis le contrôle de la ville d’Idlib par les rebelles n’est autre que « l’énorme soutien logistique et militaire fourni par la Turquie, et bien sûr le soutien financier de l’Arabie saoudite et le Qatar », considérant que « Jabhat Al-Nosra, le gouvernement, les institutions ou les services de renseignements turcs ont agi comme s’il s’agissait d’une seule et même armée à Idlib ».
En réponse à une question sur la situation de son armée, du fait qu’elle est « plus faible qu’auparavant », et particulièrement suite à la bataille d’Idlib, Al-Assad a attiré l’attention sur le fait « qu’il n’y a aucun rapport avec cette affaire… Je veux dire, s’il l’armée est plus forte ou plus faible. Toute armée faiblit lors des guerres, et c’est le cours naturel des événements. Mais dans notre cas…quand nous regardons le contexte de guerre ces quatre dernières années, nous constatons qu’il y a des phénomène de progression et de retrait. Parfois nous gagnons, et parfois nous perdons, mais cela dépend de plusieurs critères, dont certains sont liés à des facteurs internes. Et c’est là que les choses se précisent. Mais certains critères relèvent de l’ampleur du soutien fourni aux terroristes. Par exemple, le dernier exemple que j’ai cité d’Idlib, le principal facteur a été l’énorme soutien fourni à la Turquie, le soutien logistique, le soutien militaire, et bien évidemment le soutien financier qu’ils ont reçu de l’Arabie saoudite et du Qatar ».
A ce propos, le Président syrien a affirmé que « le problème avec les Etats-Unis et certains responsables occidentaux, c’est qu’ils croient être en mesure d’utiliser le terrorisme comme carte politique », assurant que « le terrorisme n’est pas une affaire locale, ni même régionale… C’est un problème mondial ». Il a de nouveau mis en garde contre de nouvelles opérations terroristes en Europe, attirant l’attention sur le fait que « les chefs les plus dangereux au sein de Daech dans notre région sont scandinaves ».
Il ajoute : « Tant que l’arrière-cour de l’Europe, et particulièrement le Bassin méditerranéen et l’Afrique du Nord seront dans une situation de chaos et que les terroristes y pulluleront, l’Europe ne pourra être en sécurité. Et tant que « les responsables européens glorifieront des pays comme l’Arabie saoudite ou le Qatar simplement pour leur argent, et qu’ils permettront à l’idéologie wahhabite obscurantiste de s’infiltrer dans certaines sociétés européennes, nous devrions prévoir davantage d’attentats », accusant l’idéologie wahhabite de constituer le « fondement de tout le terrorisme dans le monde ».

Il a appelé à une coopération pour lutter contre le terrorisme, ajoutant : « Nous, en tant que Syriens, nous avons coopéré avec les Irakiens même avant l’ascension  de Daech à Mossoul l’été dernier. Il y a déjà avant cela une bonne coopération. Au niveau du renseignement mais aussi au niveau militaire, et ce pour une raison simple : les Irakiens comprennent bien que le terrorisme se déplacera vers l’Irak, et c’est ce qui s’est produit à Mossoul ».

Au sujet des résultats de la dernière entrevue du Moscou, Al-Assad a affirmé que « cette réunion a été la première à faire émerger un accord, car l’agenda de travail de cette réunion a été très global. Les quatre jours n’ont par conséquent pas été suffisants », considérant que « lorsqu’il y a une percée, même partielle, cela signifie que la prochaine réunion sera prometteuse pour parvenir à une accord complet sur les principes du dialogue qui aboutira sur une solution au conflit en Syrie ».

Ankara a fait échouer le plan pour Alep

Quant à l’intention de l’émissaire onusien pour la Syrie Staffan De Mistura de tenir une série de concertations afin d’évaluer les chances d’un terrain commun entre les principaux Etats concernés par le conflit, Al-Assad a affirmé : « Je suis d’accord avec De Mistura dans cette démarche, car le problème n’est pas très compliqué, mais il l’est devenu en raison des ingérences étrangères. Et tout plan que vous voulez mettre à exécution en Syrie aujourd’hui en vue de trouver une solution au conflit – et c’est ce qu’a rencontré le plan de De Mistura à Alep- échouera en raison des ingérences étrangères. C’est ce qui s’est produit à Alep quand les Turcs ont demandé aux factions et aux terroristes qu’ils soutiennent ou qu’ils parrainent de refuser de coopérer avec De Mistura. Je crois ainsi qu’il sait que s’il ne parvient pas à convaincre ces pays à cesser de soutenir les terroristes et laisser les Syriens régler leurs problèmes, il ne réussira pas ».
Al-Assad poursuit en affirmant que le plan de De Mistura pour Alep « s’inscrit avec nos efforts pour mettre en œuvre des réconciliations dans différentes régions de Syrie. C’est pourquoi nous avons, au début, et nous continuons à le faire, soutenu ses efforts à cet égard ».
Il ajoute lors de l’entretien « qu’il est du droit du gouvernement de demander un soutien à quelconque Etat, organisation ou entité à même de nous aider dans notre guerre contre le terrorisme », indiquant que « depuis le début de la crise, nous avons opté pour la lutte contre les terroristes et dans le même temps, le dialogue ».

Et au sujet des accusations portées contre le gouvernement syrien sur des « violations », Al-Assad affirme : « Nous n’avons pas une de politique délibérée à ce propos, quelles que soient les circonstances, qu’il s’agisse des violations du droit, comme la torture ou la vengeance et autre. Il peut y avoir des cas isolés, pour lesquels les auteurs rendent des comptes. Et cela peut se produire dans n’importe quel autre endroit du monde, comme tout autre crime ».

Cet article a été traduit et édité par Syria Intelligence (Al-Akhbar, le 19 avril 2015)

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