Rencontre à Paris entre ministres syrien et israélien sous médiation américaine

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chibani, reçoit l’envoyé spécial américain pour la Syrie Tom Barrack à Damas, le 9 juillet 2025 (Image SANA / Ministère syrien des Affaires étrangères)

Sous la médiation de l’envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chibani, et le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, ont participé à des pourparlers jeudi 24 juillet à Paris visant à stabiliser la situation sécuritaire dans le sud de la Syrie.

Thomas Barrack a annoncé sur son compte X que cette réunion, d’une durée de quatre heures, avait atteint son objectif principal : engager un dialogue constructif et une désescalade des tensions. « Toutes les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre ces efforts », a précisé l’envoyé américain.

Selon Axios, média américain qui a révélé l’information, cette rencontre, initiée par l’administration Trump, constitue l’échange officiel le plus élevé entre la Syrie et Israël depuis les pourparlers de paix organisés en 2000 par l’ancien président américain Bill Clinton à Shepherdstown, en Virginie occidentale, entre le Premier ministre israélien Ehud Barak et le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Charaa.

Cette réunion intervient après la récente escalade dans la ville de Soueïda, marquée par des affrontements intercommunautaires et suivie par des frappes aériennes israéliennes contre Damas. Les autorités israéliennes ont précisé que l’objectif principal des discussions était d’établir un terrain d’entente pour maintenir un cessez-le-feu durable et éviter la répétition de telles crises.

Des mois de négociations secrètes, en partie facilitées par la Turquie, ont précédé cette réunion. İbrahim Kalın, chef des services de renseignement turcs, avait proposé au conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, d’inclure des officiels syriens dans les échanges diplomatiques. À la suite de cette recommandation, plusieurs réunions préliminaires entre Hanegbi et al-Chibani avaient eu lieu à Bakou, en Azerbaïdjan.

Les dirigeants israéliens ont choisi d’impliquer Ron Dermer dans ces négociations compte tenu de ses liens étroits avec la Maison Blanche, espérant ainsi obtenir des incitations américaines capables de persuader Damas de poursuivre la voie de la normalisation. Selon Axios, Barrack a estimé que les récents évènements de Soueïda rendaient nécessaire cette rencontre trilatérale pour apaiser les tensions.

En toile de fond, Israël avait mené, le 15 juillet dernier, une frappe aérienne contre un convoi militaire syrien en route vers Soueïda, accusant ce dernier de participer à des attaques contre la communauté druze – des accusations réfutées par Damas. Le lendemain, des frappes israéliennes avaient atteint des sites stratégiques à Damas, proches du palais présidentiel et du commandement militaire syrien, exacerbant la crise diplomatique entre les deux États.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait alors indiqué que le président Trump avait exprimé son mécontentement face aux récentes actions israéliennes en Syrie, appelant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à prendre des mesures correctives.

Les responsables américains et israéliens ont insisté sur le fait que cette rencontre parisienne ne constituait qu’une étape préliminaire, soulignant l’importance de mettre en place des mesures concrètes destinées à instaurer la confiance mutuelle, préalable indispensable à toute avancée diplomatique significative.

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