Syria-Intelligence-Plenary session of the 11th International meeting on Syria - 20181129

Déclaration conjointe de l’Iran, de la Russie et de la Turquie après la conférence d’Astana

Publication de la déclaration conjointe de l’Iran, de la Russie et de la Turquie après la conférence internationale sur la Syrie qui s’est tenue à Astana les 28 et 29 novembre 2018.

La République islamique d’Iran, la Fédération de Russie et la République de Turquie en tant que garants du format de la conférence d’Astana :

  1. Ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne ainsi qu’aux objectifs et aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies ;
  2. Ont souligné que ces principes devraient être universellement respectés et que toute action susceptible de les violer et de compromettre les réalisations du format Astana devrait être évitée ;
  3. Ont rejeté toutes les tentatives visant à créer de nouvelles conditions sur le terrain sous prétexte de combattre le terrorisme et ont exprimé leur détermination à s’opposer aux agendas séparatistes visant à saper la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie ainsi que la sécurité nationale des pays voisins ;
  4. Ont discuté de la situation actuelle sur le terrain en Syrie, fait le point sur les récents développements qui ont suivi leur dernière réunion à Sotchi les 30 et 31 juillet 2018 et souligné leur détermination à renforcer leur coordination tripartite à la lumière de leurs accords ;
  5. Ont examiné en détail la situation dans la zone de désescalade de l’Idlib et réaffirmé leur détermination à mettre pleinement en œuvre le Mémorandum sur la stabilisation de la situation dans cette zone, en date du 17 septembre 2018. À cet égard, ils se sont déclarés préoccupés par les violations persistantes du cessez-le-feu et ont déclaré qu’en tant que garants du cessez-le-feu, ils intensifieraient leurs efforts pour en assurer le respect, notamment en renforçant le travail du Centre conjoint de coordination Iran-Russie-Turquie. Ils ont souligné l’importance d’un cessez-le-feu durable tout en soulignant la nécessité de poursuivre une lutte efficace contre le terrorisme. Ils ont également souligné qu’en aucun cas la création de la zone de désescalade susmentionnée ne devrait compromettre la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne ;
  6. Ont réaffirmé leur détermination à poursuivre leur coopération en vue d’éliminer à terme DAECH (ndlr, organisation de l’Etat Islamique), le Front al-Nosra (ndlr, Hayat Tahrir al Cham) et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida ou DAESH, tels que désignés par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils ont appelé tous les groupes d’opposition armés en Syrie à se dissocier complètement et immédiatement des groupes terroristes susmentionnés ;
  7. Ont fermement condamné tout emploi d’armes chimiques en Syrie et exigé que tout rapport à cet égard fasse l’objet d’une enquête rapide et professionnelle, conformément à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction et par l’OIAC, principale autorité internationale compétente pour l’utilisation des armes chimiques ;
  8. Ont souligné qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit syrien et que le conflit ne pouvait être résolu que par le biais d’un processus politique dirigé par la Syrie et facilité par l’ONU, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  9. Ont réaffirmé leur détermination à redoubler d’efforts pour lancer à Genève le Comité constitutionnel qui bénéficiera du soutien des parties syriennes, conformément aux décisions du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi, et décidé d’intensifier leurs consultations à tous les niveaux pour finaliser sa création dans les meilleurs délais ;
  10. Se sont félicités du développement réussi du « projet pilote » dans le cadre du Groupe de travail sur la libération des détenus/enlevés et la remise des corps, ainsi que de l’identification des personnes disparues. La libération des détenus le 24 novembre 2018 a constitué un pas en avant dans la mise en œuvre de mesures de confiance entre les parties syriennes pour contribuer à la viabilité du processus politique et à la normalisation de la situation sur le terrain. A cet égard, ils ont réitéré leur engagement à poursuivre les efforts du groupe de travail ;
  11. Ont souligné la nécessité de poursuivre tous les efforts pour aider tous les Syriens à retrouver une vie normale et paisible ainsi qu’à alléger leurs souffrances. A cet égard, ils ont demandé à la communauté internationale, en particulier à l’ONU et son aide humanitaire, de remettre en état les infrastructures humanitaires, notamment les installations d’approvisionnement en eau et en électricité, les écoles et les hôpitaux ;
  12. Ont souligné la nécessité de créer les conditions d’un retour sûr et volontaire des réfugiés et des personnes déplacées dans leur lieu de résidence d’origine en Syrie. Ils ont réaffirmé qu’ils étaient prêts à poursuivre leur interaction avec toutes les parties concernées, y compris le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres institutions internationales spécialisées, en particulier pour préparer et convenir d’une conférence sur les réfugiés et personnes déplacées en Syrie ;
  13. Ont remercié Monsieur Staffan de Mistura, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Syrie, pour les efforts qu’il a déployés en vue de trouver une solution pacifique à la crise syrienne et pour son interaction et sa coopération constructives avec le format Astana durant sa mission ;
  14. Ont exprimé leur sincère gratitude au Président de la République du Kazakhstan, à Son Excellence Noursoultan Nazarbayev et aux autorités kazakhes pour avoir accueilli à Astana la 11ème Réunion internationale sur la Syrie ;
  15. Ont décidé de la tenue de la prochaine Rencontre internationale sur la Syrie à Astana début février 2019.

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