Donald Trump rencontre Ahmed al-Charaa à Riyad et appelle à normaliser les relations avec Israël

Le président américain Donald Trump (au milieu), le président syrien Ahmed al-Charaa (2e en partant de la gauche) et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (à droite) à Riyad, le 14 mai 2025. (image AFP/Palais royal saoudien/Bandar al-Jaloud)

Le président américain Donald Trump a rencontré mercredi, en Arabie saoudite, le président syrien Ahmed al-Charaa, ancien dirigeant de la branche syrienne d’Al-Qaïda, et l’a exhorté à normaliser les relations avec Israël. Cette rencontre inédite survient après la récente décision des États-Unis de lever toutes les sanctions à l’encontre du gouvernement islamiste désormais au pouvoir à Damas.

Cette réunion bilatérale, organisée en marge d’un sommet regroupant les États-Unis et plusieurs pays du Golfe, a été immortalisée par la télévision d’État saoudienne, montrant les deux chefs d’État échangeant une poignée de main en présence du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également assisté à la rencontre par visioconférence, selon l’agence turque Anadolu.

Lors de ces échanges, Donald Trump a encouragé Ahmed al-Charaa à rejoindre les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, qui avaient déjà normalisé leurs liens avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham de 2020. Washington espère également voir l’Arabie saoudite rejoindre prochainement ces accords, malgré le blocage lié au conflit israélo-palestinien.

La décision de Trump de lever les sanctions contre la Syrie marque un changement significatif de la politique américaine, bien que certains hauts responsables de son administration aient manifesté des inquiétudes quant aux anciens liens entre al-Charaa et Al-Qaïda. Israël a, pour sa part, exprimé une forte opposition à cette initiative, continuant à considérer al-Charaa comme un extrémiste malgré sa rupture officielle avec Al-Qaïda en 2016.

Cette levée des sanctions américaines devrait faciliter l’intervention des organisations humanitaires et encourager les investissements étrangers nécessaires à la reconstruction économique de la Syrie, ravagée par quatorze ans de guerre civile. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhan, a déjà exprimé la volonté de Riyad de soutenir ce processus de reconstruction.

Israël, allié privilégié des États-Unis, maintient toutefois une position ferme à l’égard du nouveau gouvernement syrien, intensifiant ses opérations militaires dans le sud du pays depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre dernier. Israël redoute particulièrement l’installation durable de groupes islamistes à proximité de ses frontières.

Interrogé à propos de rumeurs concernant un projet de tour Trump à Damas, le président américain a affirmé avec enthousiasme qu’Ahmed al-Charaa possédait le potentiel nécessaire pour réussir, le qualifiant de « vrai leader » et saluant son charisme et son parcours mouvementé.

Al-Charaa, autrefois recherché par les États-Unis avec une récompense de 10 millions de dollars pour sa capture, avait rejoint Al-Qaïda en Irak avant de passer cinq ans dans une prison américaine. Aujourd’hui à la tête de la Syrie, il s’efforce de consolider son pouvoir, notamment par le biais de nouvelles alliances internationales.

Enfin, cette rencontre préfigure d’autres échanges diplomatiques à venir, notamment une réunion entre le ministre syrien des Affaires étrangères et son homologue américain Marco Rubio, inscrivant cette démarche dans une stratégie globale de lutte contre le terrorisme et de stabilisation régionale.

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