Intégration de 3500 djihadistes étrangers au sein de l’armée syrienne

Combattants du groupe djihadiste du Parti Islamique du Turkestan (PIT) lors de l’offensive contre l’armée arabe syrienne (AAS), le 09 décembre 2024

L’envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, a confirmé lundi 2 juin l’approbation américaine concernant le projet du nouveau gouvernement syrien d’intégrer plusieurs milliers d’anciens combattants djihadistes étrangers dans les rangs de son armée.

Interrogé par Reuters lors de son récent passage à Damas, Thomas Barrack a déclaré : « Je dirais qu’il existe une compréhension et une transparence, et qu’il est préférable d’inclure ces combattants, dont beaucoup démontrent une grande fidélité envers la nouvelle administration syrienne, au sein du cadre étatique plutôt que de les marginaliser. »

Selon des sources du ministère syrien de la Défense citées par Reuters, environ 3 500 combattants étrangers, majoritairement originaires de la minorité ouïghour de Chine et des régions avoisinantes, intégreront prochainement la nouvelle 84ème brigade de l’armée syrienne. Cette unité sera composée à la fois de Syriens et d’étrangers.

Le responsable politique du Parti islamique du Turkestan, Osman Boghra, a confirmé officiellement la dissolution de son mouvement, affirmant désormais que ses anciens membres opèrent sous la tutelle directe du ministère syrien de la Défense et respectent scrupuleusement la politique nationale, sans aucune affiliation extérieure.

Cette décision survient alors que les combattants étrangers constituent depuis plusieurs mois une préoccupation majeure pour les pays occidentaux. Trois envoyés européens avaient notamment exprimé leur inquiétude à ce sujet lors d’une rencontre avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Chibani, soulignant que la suppression des groupes djihadistes était cruciale pour préserver l’appui international envers le gouvernement syrien.

Geir Pedersen, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, a également exhorté Damas à prendre sérieusement en compte ces préoccupations sécuritaires liées aux combattants étrangers.

Pour sa part, Ahmed al-Charaa, président syrien par intérim depuis la chute de Bachar al-Assad, n’exclut pas l’éventualité d’accorder la citoyenneté syrienne à ces combattants, à condition qu’ils adoptent pleinement les « valeurs et idéologies nationales ». À ce jour, six étrangers occupent des postes militaires sur un total de cinquante récemment nommés par le ministère syrien de la Défense.

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