Le ministère syrien des affaires étrangères a posé des conditions claires pour une normalisation des relations avec la Turquie, soulignant le retrait des troupes étrangères de son territoire comme une étape indispensable.
Dans une déclaration publiée samedi, le ministère syrien des Affaires étrangères a détaillé les conditions préalables à une éventuelle réconciliation avec la Turquie. La Syrie insiste sur le rétablissement du statu quo d’avant le début du conflit en 2011, comme fondement essentiel de ce processus de normalisation.
Le communiqué stipule que toute démarche de rapprochement doit être enracinée dans le respect mutuel et la résolution des menaces communes en matière de sécurité. Le gouvernement syrien a clairement indiqué que cette initiative ne doit pas être perçue comme une simple rhétorique médiatique, mais comme une entreprise sérieuse, fondée sur des faits concrets et sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque nation.
La déclaration précise que le retrait de toutes les forces étrangères présentes sur le territoire syrien constitue une condition sine qua non pour une normalisation réussie. Le gouvernement syrien estime que cette étape est indispensable pour parvenir à une véritable réconciliation entre les deux pays.
Le communiqué souligne également l’importance des efforts conjoints pour lutter contre les groupes terroristes, représentant une menace pour la Syrie et la Turquie. La résolution de ces problèmes de sécurité est décrite comme une responsabilité partagée, nécessitant une coopération étroite entre les deux nations.
En outre, le ministère syrien des Affaires étrangères a exprimé sa gratitude envers les partenaires ayant contribué à faciliter les discussions et les efforts de normalisation entre la Syrie et la Turquie.
La Turquie va mettre fin à ses opérations militaires en Syrie et en Irak
Cette déclaration survient alors que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé plus tôt dans la journée la fin imminente de l’opération militaire turque contre les combattants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak et de la Syrie.
« Nous allons très bientôt achever le bouclage de la zone d’opération dans le nord de l’Irak », a déclaré M. Erdogan lors d’une cérémonie pour les jeunes diplômés de l’académie militaire. Il a affirmé que les forces kurdes sont désormais « incapables d’agir à l’intérieur de nos frontières ».
Erdogan a également mentionné l’achèvement imminent de la ceinture de sécurité le long de la frontière avec la Syrie. Le conflit entre la Turquie et le PKK, débuté en 1984 et ravivé en 2015, a pour objectif de prévenir l’établissement d’un État kurde indépendant incluant des parties de la Turquie.
Depuis 2016, Ankara a mené une série d’opérations terrestres visant à expulser les forces kurdes des régions frontalières du nord de la Syrie, occupant certaines parties du pays. L’opération « Claw-Lock », lancée en 2022, visait à fortifier la frontière avec le nord de l’Irak en réponse aux attaques présumées des séparatistes kurdes contre la Turquie.
Ces opérations ont exacerbé les tensions avec la Syrie et l’Irak, en raison de leur nature invasive. Toutefois, Erdogan a récemment exprimé son intention d’inviter le président syrien, Bachar el-Assad, à Ankara dans le but de rétablir les liens diplomatiques, signalant ainsi un potentiel tournant dans les relations entre les deux pays après des années de conflit.